Soufflet agriculture forme tous ses salariés à l’IA

«L’intégration de l’intelligence artificielle constitue l’un des piliers fondamentaux du plan stratégique 2030 d’InVivo, introduit Guillaume Nanot, directeur de la transformation digitale de Soufflet agriculture. À chaque division du groupe de lui donner corps. Nous avons commencé à y réfléchir en avril 2024. » Deux constats ont été établis : une certaine anxiété des salariés vis-à-vis de cette nouvelle technologie et des retours sur investissement très décevants pour certaines grandes entreprises. « Notre objectif était alors de rassurer et former le personnel en présentant l’IA comme une simple boîte à outils technologique et de miser sur les collaborateurs pour identifier des cas d’usage concrets et pragmatiques pour que son utilisation soit efficace. »

Par groupe et en distanciel

Le négoce s’est alors fait accompagner par le cabinet Agriviz qui a créé un parcours de formation simple pour embarquer les 1 500 collaborateurs. Et pour sécuriser ses datas, Soufflet a fait le choix de miser sur Copilot de Microsoft et sur ChatGPT dans une version cloud privé.

La formation se déroule par groupe de 10-15 personnes d’une même fonction, en distanciel, à raison de 30 minutes par semaine animées par Agriviz pendant douze semaines. Elle inclut du travail personnel. « Les huit premières sessions sont communes à tous pour apprendre les bases de l’utilisation de l’IA. Les quatre dernières sont spécifiques à chaque métier pour l’appliquer dans des situations du quotidien. Une promptotèque a été mise en place dans Teams pour permettre aux salariés de partager leurs meilleurs prompts. »

Le plan de formation est déployé par vagues successives depuis octobre 2024. Mi-2025, 418 personnes étaient déjà formées. 400 supplémentaires le seront d’ici la fin du premier trimestre 2026. « 25 % des utilisateurs déjà formés déclarent utiliser l’outil quotidiennement et 50 % y recourent au moins une fois par semaine. L’IA permet d’aller beaucoup plus vite sur des tâches sans intérêt pour un être humain et de dégager du temps pour se concentrer sur son cœur de métier ou réfléchir sur le long terme. »

En français et en anglais

À l’international, le programme se limite actuellement aux collaborateurs francophones et anglophones. Or Soufflet opère dans neuf langues différentes. « Cela nécessite de former des coachs locaux, francophones ou anglophones, pour qu’ils puissent à leur tour former les équipes en langue locale. Ce sera le défi de 2027. »

Par ailleurs, au sein du négoce, six agents IA sont en cours de déploiement, dont un pour Farmi qui permettra aux agriculteurs d’accéder aux données réglementaires actualisées des gammes de produits, en commençant par les phytos. « A priori, il ne devrait pas y avoir besoin de former les agriculteurs à son usage. Nous avons des tutos et nos agents relation culture pour les aider si besoin », conclut Guillaume Nanot.